Il y a maintenant quelques années (2014), quand j’ai découvert le milieu de la douance, suite à mon « diagnostique », je me suis rapidement aperçue qu’il y avait un débat sur les « vrais et les faux » surdoués, mais surtout qu’il y avait 2 types de surdoués. Lesquels ?
Alors que j’accompagnais mon ami Didier Poli (Créateur du site Planète Douance) à l’interview de Maria Pereira Da Costa, elle aussi faisait une différence entre les enfants précoces intellectuellement et les enfants à haut potentiel ; et comme je n’arrivais pas bien à comprendre la distinction, je lui ai demandé de m’expliquer ce dont elle avait parlé, et là ça s’est éclairé.
La question du QI à + de 130
Elle différenciait les enfants qui performaient aux tests de QI (+ de 130), qui sont donc au dessus de la norme (100). Rappelons que les tests de QI évaluent ce que l’on nomme l’intelligence académique. Ces enfants sont donc performants aux tests de QI, mais ils peuvent être ou ne pas être des enfants à haut potentiel. Puisqu’elle décrit les enfants à haut potentiel comme des enfants ayant d’autres types d’intelligences (créatives, artistiques, sportives etc…) sans corrélation avec leurs résultats aux tests de QI.
En France, on détermine qu’un enfant précoce intellectuellement doit avoir au minimum 130 aux tests de QI. C’est le seul test qui est utilisé pour déterminer la précocité intellectuelle de l’enfant.
Voilà pourquoi dès qu’on parle de haut potentiel, on ne sait plus tout à fait de quoi on parle, parce qu’être haut potentiel n’est pas synonyme d’avoir 130 minimum aux tests de QI. et parce qu’être haut potentiel parle d’un potentiel et non d’une réalisation du potentiel.
Ce qui m’amène à la vidéo ci-dessous de Michel Habib (Neurologue et chercheur sur le fonctionnement cérébral des Enfants Précoces Intellectuellement EPI)
La question du QI homogène ou hétérogène
Dans cette vidéo, il décrit le fonctionnement cérébral des EPI, les particularités qu’il observe ; et à la fin de la vidéo, il nous parle d’une différence entre les enfants ayant un QI homogène et ceux ayant un QI hétérogène. Donc parmi les EPI, il distingue 2 profils.
Et que savons-nous à propos de ces QI dits homogènes ou hétérogènes ? Les personnes qui performent aux tests de QI ont un QI homogène (calculable, qui entre dans les clous du calcul du QI). Et les personnes qui ont un QI hétérogène sont des personnes qui ont obtenu plus de 15 points d’écarts entre 2 subtests, et dès qu’on dépasse cet écart de points, le QI est jugé incalculable, parce que cette hétérogénéité des résultats sort des règles de calcul du QI.
Donc lorsque le QI est incalculable, parce que le QI est hétérogène, c’est le professionnel de la passation du test qui conclura positivement ou négativement sur le « haut potentiel ». C’est pourquoi de nombreuses personnes à haut potentiel sont exclues du « diagnostique » si le professionnel considère qu’il faut un QI homogène à plus de 130 pour être à haut potentiel.
Voilà pourquoi nous tournons irrémédiablement en rond sur la question du haut potentiel, parce qu’il est associé à la question du QI alors que les tests de QI ne diagnostiquent pas une personne à haut potentiel, mais uniquement une personne qui est dessus de la norme, sur la base du test de QI. Car on peut bien être hors norme en musique, en art, ou en sport, être donc une personne à haut potentiel (réalisé) et ne pas avoir plus de 130 au test de QI.
La question des Dys et autres troubles cognitifs
Sans oublier que les personnes à haut potentiel ont souvent des troubles du fonctionnement cognitif (dys, tda, tsa etc…) voir la vidéo, qui peuvent entraver la « bonne » passation des tests de QI.
La question de la pensée : analytique/séquentielle ou arborescente/analogique.
Les personnes, au dessus de la norme (+130), ont une pensée séquentielle comme la norme, ils vont juste plus vite, si on devait résumer. Les personnes à haut potentiel ont une pensée arborescente, dite créative, intuitive, qui part dans tous les sens… C’est pourquoi le fonctionnement cérébral/cognitif des personnes à haut potentiel diffère de la norme dans sa façon de fonctionner et donc de penser le monde. Mais encore une fois rappelons qu’avoir un potentiel et avoir réalisé son potentiel sont 2 choses différentes. Avoir des aptitudes et exploiter ses aptitudes ne donne pas les mêmes résultats.
Et pour finir la question de l’hypersensibilité
L’hypersensibilité découle du fonctionnement cérébral arborescent particulier des personnes à haut potentiel (QI hétérogène) voir l’article Douance et hypersensibilité sont intrinsèquement liées.
Alors je ne sais pas si vous y voyez plus claire et si vous comprenez pourquoi il y a des difficultés à s’y retrouver dans les termes, et dans ce que cela représente réellement, mais j’espère vous avoir aider à distinguer les 2 profils et à comprendre pourquoi les informations se mélangent, derrière les mots surdoué ou haut potentiel.